METAMORPHOSIS
Premier Cycle - l'Éveil
Chapitre 1 : le Mall

Oh this is our home she gives us home
Mother Earth
Can't you feel her heartbeat beneath your feet
-------------------------------------------------- Mother Earth - Karliene

The Golden Bear's Mall, 2019.06.07

C'est un vendredi après-midi comme un autre au centre commercial de la belle ville de Providence. Robert Bergman, Bob de son petit nom, vigile depuis l'ouverture des lieux -autant dire qu'il fait parti des meubles-, vient de chopper un adolescent, Jimmy O'Connor, 14 ans et déjà sur une mauvaise pente dans la vie, en train de voler des jeux vidéos à Wallmart. Bob a pris ses informations, a téléphoné au shérif de Providence pour le tenir au courant et raccompagne à présent le gosse à l'une des entrées du mall sans se retenir de lui faire la morale assez vertement. Visiblement, ça entre par une oreille et ça ressort illico par l'autre. Jimmy n'apprécie pas le moins du monde de se faire afficher ainsi devant les passants et clients.

Arrivés aux portes nord, Bob prévient Jimmy qu'il l'aura à l’œil lors de ses prochaines visites. Il lui demande de déguerpir avant qu'il ne change d'avis et lui fasse laver toutes les toilettes du centre. L'adolescent ouvre la bouche pour rétorquer quand un crissement de pneus et un bruit assourdissant se font entendre successivement : une voiture vient d'en percuter une autre sur le parking. Bob et Jimmy en restent un peu cons pendant quelques secondes. Le vigile s'apprête à aller aider quand des cris retentissent. Ainsi qu'un f*cking grognement d'ours. Trois ours sont au milieu du parking. Bob fait reculer lentement le garçon, lui ordonne de retourner à l'intérieur immédiatement. Jimmy est malheureusement tétanisé. Cela empêche l'homme de se précipiter vers la voiture accidentée pour aider la conductrice sonnée par le choc. Les ours ne se contentent pas de déambuler entre les voitures : ils chargent et attaquent tout ce qui bouge, tout ce qui passe à leur portée.

Un quatrième ours apparaît soudain du coin du centre commercial, à à peine quelques mètres d'eux cette fois. Bob n'a le temps que de relâcher Jimmy, avant de se faire frapper par l’animal. Le garçon s’enfuit en courant à travers les stationnements, décidé à rentrer chez lui sans se retourner. Un second vigile, alerté, atteint les portes coulissantes du centre commercial. Il découvre la scène d’horreur dont son collègue est le personnage principal. D’un coup de clef, il bloque les portes et fait descendre le rideaux de fer, pour empêcher les animaux de pénétrer dans le centre commercial et de faire davantage encore de dégâts, et surtout de victimes. Les gens paniquent, à l'intérieur.

En comparaison au vacarme morbide de l'extérieur, le silence s'étire dans le centre commercial. Les gens les plus proches des portes vitrées reculent, c'est comme une vague qui se retire de la plage. Le vigile prévient le commissariat et la clinique vétérinaire. Il invite les clients à reculer vers la cour centrale, pour se poser sur les bancs et retrouver leur calme. Les secours arriveront bientôt...